Suivant la réussite d'une opération lancée en octobre dernier par Observatoire des Libertés – voir ici https://operationsobservatoiredeslibertes.blogspot.com- sept associations de défense du français se sont réunies pour créer le collectif "Oser le français".
Le 20 mars dernier ( confidentielle journée dite
de la langue française et de la Francophonie ), les membres du
collectif déposaient 20 recours contentieux contre des organismes publics
d'envergure au moins nationale. L'opération s'intitulait "Justice pour la
langue française".
L'opération reçut un écho largement
international. Voir ci-dessous, outre les articles du Figaro (23 mars, et
Internet 20 mars), le communiqué de l'AFP et les liens vers quelques-uns
parmi une trentaine de médias mondiaux - thaï ou suédois, arabe ou vietnamien,
espagnols ou italien, anglais (dont Le Guardian et le Daily Telegraph) ou
allemands, tchèque ou danois, roumain, canadien, russe etc. Également
présentées quelques copies d'écran des sites reprenant l'AFP ou The Gardian,
tous avec la même photo (Notre-Dame de Paris était la "vedette" de
nos procédures contentieuses).
«Pass my Provence», «Let's Cagnotte» : la croisade du collectif «Oser
le français» contre les anglicismes dans l'espace public
Par Stéphane Kovacs
Publié le 20/03/2023 à
17:53 , mis à jour le 22/03/2023 à 14:35
Le «Pass my Provence» lancé par le
département des Bouches-du-Rhône. Le Figaro / Adobe Stock / My
Provence
Avec
l'opération «Justice pour la langue française», L'Observatoire
des Libertés et quatre associations dénoncent une utilisation excessive de
l'anglais dans la communication de certains organismes publics et
municipalités.
En ce 20 mars,
Journée internationale de la Francophonie, voici l'opération «Justice pour la langue française». Une «deuxième salve de vingt procédures contentieuses», après celle de cet
automne, lancée par l'Observatoire des Libertés, qui a depuis reçu
le renfort de quatre associations de défense de la langue française. Constitués
en un collectif, «Oser le français», ces amoureux de la langue de Molière
travaillent également à la constitution d'un «groupe de réflexion»,
avec des parlementaires de tous horizons politiques, dans le but de rendre la
loi Toubon plus contraignante.
Voté en 1994
pour protéger le patrimoine linguistique français, le texte dispose, dans son
article 3, que «toute inscription ou annonce sur la voie
publique, dans un lieu ouvert au public ou dans un moyen de transport en
commun, et destinée à l'information du public, doit être formulée en langue
française».
À lire aussiLa justice saisie pour
anglicismes dans l’espace public
Comme en
octobre, sont dans le viseur du collectif «Oser le français» des municipalités
et des organismes publics. L'Hôtel de Ville de Paris, par exemple, à
l'initiative du «Hacking», un événement qui s'est
tenu le 21 septembre dernier, et qui proposait notamment un «start-up meetup» et un «demospace» pour les entrepreneurs innovants. Le
Département des Bouches-du-Rhône, opérateur du «Pass my
Provence». Des établissements publics d'enseignement supérieur,
comme l'Institut d'administration des entreprises (IAE) de Paris, qui a
accolé «Sorbonne business school» à son nom. Ou encore le
groupe La Poste et sa «French bank» (la
banque 100 % digitale de La Banque Postale), qui offre des services comme «We Partage» et «Let's Cagnotte».
Dans son French Mag, on peut lire : «ça nous fait méga chaud au
cœur de voir tous ces petits Frenchs». Et sa «team d'experts» a imaginé le «Compte WeStart», pour que l'ado ait «son argent toujours en live»...
Est-ce ringard de défendre la
langue de la précision, de l'humanisme, de l'éthique et de
l'esthétique ? »
Louis Maisonneuve, président de
l'Observatoire des Libertés
À la «French Bank», on assume : «On s'inscrit complètement dans l'élan du 'Made in
France' qui porte haut et fort le patrimoine et le savoir-faire
français, se justifie-t-on. Ma French Bank a souhaité
s'intégrer dans le mouvement de la 'French Tech' et utiliser les codes de la 'French Touch' en mélangeant français et une pointe d'anglais tout en restant sur
des termes accessibles. Destiné aux 12-17 ans, WeStart découle logiquement de
l'univers qui a été créé autour de Ma French Bank : une touche de
connivence, un vocabulaire approprié à la cible, le 'We' qui symbolise la relation entre les parents et les ados et
le 'Start' pour le premier vrai compte bancaire qu'ils utiliseront».
La ministre de
la culture remettant un «French cinema award»,
les pompiers de Clermont-Ferrand baptisant un concours de «rope climbing» (grimper de corde), ou même les Bretons
charismatiques conviés au «Jesus'Day»...
Ces «irritations insupportables» comme il les appelle,
Louis Maisonneuve, président de l'Observatoire des Libertés, en subit tous les
jours. «Et jusqu'au sommet de l'État,
soupire-t-il, comme lorsque le président Macron, en
déplacement à l'étranger, s'exprime 'dans la langue d'usage
(international), l'anglais'». «L'esprit qui nous anime
dépasse le seul critère linguistique, complète-t-il. Bien évidemment nous indigne la dégénérescence d'une langue,
pourtant riche en nuances, capable de réduire à 'my' des pronoms différenciés, mon, ma, mes ; de substituer à 'par' ou 'selon' le vocable 'by' ; de fondre en un seul mot, 'casting', deux sens différents – audition et distribution. Une langue qui ne
choisit plus entre 'nec plus ultra', 'florilège', 'le meilleur de', pour s'avachir devant le 'best of'. On peut nous lancer que c'est un combat ringard, mais est-ce
ringard de défendre la langue de la précision, de l'humanisme, de l'éthique et
de l'esthétique ?»
Une brève du
Canard enchaîné, 29 mars
Après la tour Eiffel, les défenseurs du français visent Notre-Dame
Par AFP agence et Le Figaro
Publié le 20/03/2023 à 11:04 , mis à jour le 20/03/2023 à 11:04
Des défenseurs de la langue
française saisissent la justice pour que l’anglais ne soit pas la seule langue
étrangère autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Après avoir obtenu que
l’anglais ne soit pas la seule langue étrangère à la tour Eiffel, des
défenseurs de la langue française saisissent la justice pour obtenir la même
chose autour de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
L’association Défense de la
langue française a déposé auprès du tribunal administratif de Paris un recours
en ce sens, à l’occasion de la Journée internationale de la francophonie ce
lundi 20 mars. Elle invoque la loi Toubon du 4 août 1994, qui protège le statut
du français, surtout face aux progrès inexorables de l’anglais. Cette loi
oblige l’administration, si elle traduit sa communication publique, à le faire
dans deux langues étrangères au minimum.
» LIRE AUSSI - Bernard Cerquiglini: «La loi Toubon n’est pas obsolète»
«L’intérêt de la loi Toubon est
de ne pas donner une prime à l’anglo-américain. Car s’il n’y a qu’une langue
étrangère, c’est toujours l’anglo-américain. La loi protège donc le français,
puisqu’elle est censée promouvoir le pluralisme linguistique», a expliqué à
l’AFP le porte-parole de l’association, Louis Maisonneuve. Est visé
l’Établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la
cathédrale Notre-Dame de Paris (EPRDNP).
Autour de l’édifice sur l’île
de la Cité, certaines explications du travail sur ce chantier sont en français
et en anglais. La «requête en excès de pouvoir» s’accompagne d’autres, pour les
mêmes raisons. Elles visent au total «20 organismes publics
d’envergure», selon l’association. Cette dernière cite Monuments de
France, pour la signalétique des alignements de Carnac (Morbihan), La Poste,
pour le slogan «Ma French bank», le musée de l’Armée à Paris, pour des cartels,
ou encore Bordeaux métropole, pour la signalétique de son tramway.
Tout au long de l’année 2022,
Défense de la langue française a mené un combat identique, finalement
victorieux, auprès de la mairie de Paris, concernant la signalétique de la tour
Eiffel. «On les a menacés d’aller en justice. Ça a pris un an. Ils ont
progressé petit à petit et, finalement, ils ont tout changé pour ajouter
l’espagnol» en novembre, a expliqué Louis Maisonneuve.
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Liens vers
certains sites étrangers
https://thematter.co//brief/199742/199742
https://www.dagbladet.no//nyheter/fransk-sprakkrangel-om-notre-dame/78827433
https://www.agi.it/
/estero/news/2023-03-21/cartelli_inglese_notre_dame_citata_in_giudizio-20602699/
https://www.dailytelegraph.com.au//news/breaking-news/notredame-sued-for-englishonly-translations/news-story/bd157caaf1fc3b495de22fb2374804a7
https://www.novinky.cz/clanek/koktejl-aktiviste-si-stezuji-na-notre-dame-vadi-jim-preklady-jen-do-anglictiny-40426659
https://www.telam.com.ar/notas/202303/623014-torre-eiffel-castellano-idioma-carteles.html
https://www.theguardian.com/world/2023/mar/22/french-language-activists-sue-over-notre-dame-signs
https://www.news.com.au/breaking-news/notredame-sued-for-englishonly-translations/news-story/bd157caaf1fc3b495de22fb2374804a7
https://www.9111.ru/questions/7777777772530380/